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Culture Punch

Survêtement, dégaine de bandit

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Tu veux une dégaine de bandit ? Chausse une belle paire de TN, sors ta plus grosse doudoune North Face, un sweat, un t-shirt, mais surtout : un survêtement. Quel vêtement est plus représentatif de la rue que le survêt’ ? Franchement on ne sait pas. Surtout que c’est grâce à la rue qu’il s’est démocratisé en dehors des terrains de sport. Alors rendons à la street ce qui appartient à la street.

Le survêtement : une histoire qui date pas d’hier

On va faire un peu d’histoire, mais rapidement t’inquiète pas mon reuf. Le survêtement à la base, tu le sais sûrement, un vêtement qui permet de garder les muscles d’un athlète venant de s’échauffer à température. Et puis, petit à petit, son utilisation évolue. Puisqu’il est confortable et flexible, certains vont l’utiliser pour faire du sport directement.

Pendant les Jeux Olympiques de 1936 (ouai j’ai creusé l’affaire t’as vu), les sportifs se baladent dans les stades avec des ensembles à leurs couleurs. Le public qui vient supporter ses idoles, se met à kiffer les habits des athlètes. Et par souci d’identification, vient à vouloir se procurer les survêt’ aux couleurs de leur pays.

Pas longtemps après, le boss de la marque Le Coq Sportif ce gros malin, flaire le filon. Il commercialise “le costume du dimanche” a.k.a le premier ensemble de survêtement. Le guerre vient par dessus ça freine la frénésie autour du truc, mais ça reprendra après la guerre. Mais alors à quel moment la rue se l’approprie ? Et bien ça arrive au même moment que le hip hop commence à faire son trou. Il y a ceux qui rappent, ceux qui graffent, et… ceux qui dansent. Pour danser, le jean étant trop rigide, il faut trouver autre chose : le survêtement.

Voilà mon reuf, on a fait le tour de pourquoi et comment le survêtement a envahi la rue : c’est le confort, tout simplement. Aujourd’hui on voit moins de mec à breaker à chaque coin de rue, mais t’as des bougs qui tapent des foot tout le temps. Alors on le survêt’ c’est l’uniforme idéal.

L’ambassadeur du survêtement c’est Jul

Peut-on parler du survêt sans faire un point sur l’ambassadeur numéro 1 du vêtement de sport ? Celui qui flex en survêt’ même s’il génère la SACEM de Johnny… c’est Jul. Passons rapidement sur le flow approximatif aperçu dans le clip de “Briganté”, bermuda en jean et chemise hawaïenne, pour s’intéresser à son amour du survêt. Un amour inconditionnel qui se ressent aussi dans ses titres. On se fait un petit florilège des punchlines où il en parle :

“​​J’suis dans l’game en claquettes, survêt’” (13 organisé) – Bande Organisée

“J’suis dans l’game en claquettes, dans l’carré VIP en survêt’, viens pas me prendre la tête”
Wesh Alors

“Asics, survêt’ de l’OM, j’ai toujours mes problèmes” – La Classe

“J’me la fais comme d’hab’, j’fume le mic’, survêt de foot, je fais jamais l’mac” – Comme d’hab’

“Putain, je me lève, je sors, il y a dégun Prada, survet’ : Mama la dégaine” – Dans mon del

Dans son sillage il embarque des mecs comme Naps : “Showcase booking on arrive en survêt’” ou Heuss l’enfoiré “En survêt’ dans l’carré, on est sous moulax” et même Gradur : “Frais en survêt’ et même en costard”.

Une mode a souvent plusieurs points de départ, c’est un alignement de plusieurs facteurs qui fait qu’une tendance émerge. Pour ce qui est du survet qui est à la mode depuis que le rap existe on va dire, on peut affirmer que Jul en est un des vecteurs à notre époque. Il fait perdurer la tradition du survet’ sur le rrain-té.

Ceux pour qui le survêtement c’est le passé

Le survêtement est un uniforme, on l’a dit. Il est mythique, très facilement identifiable. Quand un objet a un tel statut, il devient un symbole. Ça signifie qu’il a un sens qui s’éloigne de la simple utilisation de base. Pour certains, il représente une époque révolue, celle de la zermi, de la débrouille.

OrelSan par exemple, dans son album Le Chant des Sirènes, lâche un titre en hommage aux années 90 – “1990”. Ici, c’est une simple exercice de style, mais elle en dit sur la longévité du vêtement : “Comme mon survêt’ Adidas : j’augmente la pression”.

SCH lui, raconte : “Sur un R1, la mort, j’ai pas compté mes torts, j’ai renfilé mon survêt” dans son titre “Himalaya”. Il porte plus de survêtement aujourd’hui, mais il est prêt à un remettre pour partir faire un drive by en moto. Il n’oublie pas d’où il vient, et exprime le fait qu’il n’hésitera pas à embrasser son passé par le biais du survêt’.

Si cette sappe c’est la rue, la zone, la bicrave, alors PNL n’en a plus besoin. Les mecs font de clips sur la Tour Eiffel… Mais ils n’ont pas oublié le truc pour autant :  “J’repense à l’époque d’mon survêt’ et ma bulle d’air” (Dans ta rue).

Bonus punchline édition survêtement

“Y’a d’l’oseille à faire donc on traîne moins, survêt’ de foot mais pas d’entraînement” Nekfeu : chanson d’amour

“J’allais dans les studios, j’kickais tous les rappeurs, survet’, plein d’trous d’boulettes” – Hayce Lemsi : One-One

« J’suis cramé, des boulettes sur le survet' » – Naps : 4 anneaux

« Même en caleçon, survet smoking, équipe cain-fri on a toujours la classe » – Niska : Charo

« Un seul mot d’ordre : rester vrai dans tous mes disques, faut qu’ma famille puisse adhérer à c’que j’dis laisser dans mon ancien survet’ mon putain d’tournevis » – Georgio

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