Punchlines : Resident Evil, le rap au comble de l’horreur
Resident Evil a profondément marqué le jeu vidéo et a laissé des souvenirs glaçants au gratin du rap game. Au point d’avoir inspiré un sacré paquet de punchlines.
Du premier opus sorti en 1996 avec son plan iconique du chien errant qui nous surprend en brisant la vitre à la course-poursuite avec Lady Dimitrescu dans son château du huitième et dernier épisode « Village », la saga Resident Evil aura glacé le sang de toute une génération. En même temps, déjà à l’époque et toujours aujourd’hui, rares étaient les jeux qui nous offraient de telles effusions de sang en nous faisant à ce point nous sentir faibles et vulnérables. Comme nous, les rappeurs, aussi burnés et fiers soient ils ont tremblé manette en main en suivant les aventures horrifiques de Chris et Claire Redfield, Jill Valentine, Sheva Alomar, Sherry Birkin, Ethan Winters ou Leon Kennedy,
Resident Evil dans le rap : ambiance sombre et zombies
Qui a d’ores et déjà plongé dans l’ambiance des jeux se souvient de ce qu’il a ressenti en explorant Racoon City, Dulvey, ou plus récemment le Village de RE8. Bien souvent plongé dans l’obscurité quand on n’est pas dans le noir complet, on se sent en danger, observé, piégé et sans cesse oppressé avec nos faibles ressources. Un climat lugubre que le rap a pris l’habitude d’utiliser pour illustrer des ambiances sombres et pesantes de leurs villes, notamment Paris, mais aussi du rap game.
GIMS (Sexion d’Assaut) – « Choqué » : « La capitale devient Resident Evil, à Paris nord c’est GTA Vice City. Des vies défilent, et des filles quasiment nus pour des produits genre Taillefine »
Dinos – « Dieu n’a pas de religion (Freestyle) » : « Des récits d’antéchrist, des mécréants qui prient. Moi j’réside dans cette ville qui r’semble à Resident Evil »
Mister You – « Freestyle Skyrock » : « Quand on était petit avec Bazoo, dans l’zoo c’était Resident Evil
On voulait gué-lar des tonnes pour être les présidents de Belleville »
Hugo TSR – « Du Nord au Sud » : « Du nord au sud après minuit c’est Resident Evil
Des seringues et des flics, c’est ça l’décor des résidents des villes ».
Sneazzy (1995) – « Bouffon du roi » : « J’prends mes distances très vite, j’me cache des rageux
Et des barges, le Rap Jeu, c’est Resident Evil »
Mais que serait le terrain de jeu de Resident Evil sans ses zombies et son bestiaire toujours plus gore ? Pour sûr que l’immersion en prendrait un coup ? Si depuis 25 ans les zombies sont désormais monnaie courante dans le jeu vidéo, c’est bien la saga de Shinji Mikami qui a participé à la démocratisation des morts-vivants dans la culture populaire. Rien d’étonnant alors que ces créatures hostiles se retrouvent au cœur des textes de rap en étant souvent rattachées à Résident Evil.
Dadju – « Freestyle Wati-B » : « À tous ces soi-disant gars sûrs absents après chaque accident présents que quand y’a le bif’ qui rentre, zombie un peu comme dans Resident Evil »
Freeze Corleone – « Blackmobile » : « On approche à grands pas, comme l’arrivée d’l’Antéchrist
2012, invasion d’zombies, Resident Evil »
Vald – « Nique le bordel » : « Putain, faut qu’j’arrête les livres sur les tueurs en série.Mixés aux prod’, mes rêves sont des remakes de Resident Evil
Pour réduire au silence toutes ces sales bêtes, le jeu met à notre disposition toute une flopée d’armes comme les flingues et la tronçonneuse. S’il est nécessaire au début de rationaliser ses équipements et ses munitions, il est bon de savoir qu’une fois le jeu terminé une première fois, on peut le recommencer avec des ennemis plus coriaces. Evidemment, pour faire jeu égal avec eux, il nous est possible d’obtenir des munitions de manière illimitées. On ne sait pas combien de rappeurs ont terminé l’un des opus du jeu, mais une chose est sûre, c’est le cas de Kaaris, comme en témoigne cette punchline de « Monsieur Météo » : « J’ai l’chargeur illimité comme dans Resident Evil. Mes quatre pots crachent du feu, j’arrache l’asphalte dans le centre-ville ».
Ok, Kaaris est chaud et détruit tout le rap game sur le premier Résident Evil, ceci dit, a-t-il réussi à tuer Ramon Salaza, l’un des boss les plus sadiques de toute la série, présent dans l’épisode 4 ? Ce personnage est si marquant que Vald se prend pour lui dans son morceau « Trophée » : « Vicieux comme Salazar dans Resident Evil. Mathafack, j’prends d’l’assurance comme calvitie d’résident sénile ». Mais bon, on va pas se mentir, on est tous d’accord pour dire que le meilleur protagoniste de la série, c’est Léon Kennedy, et ça, le rappeur Cheef l’a bien compris : « J’ai l’serum, y’a qu’des zombies ? J’vais être très précis. J’trace comme un Speedrun avec Léon S. Kennedy »
Aussi vous le savez, la saga Resident Evil, en plus d’avoir marqué le rap, a tellement marqué les esprits qu’elle a très vite été adaptée en de nombreux films et séries. D’ailleurs, sa dernière itération est sortie il y a quelques semaines sur Netflix, avec la série Infinite Darkness. Vous l’avez regardé ? Vous avez kiffé ?