Pourquoi La Cité de Dieu est un référence importante dans le rap français

La Cité de Dieu est un film qui compte parmi les références cinématographiques les plus importantes du rap game fr. Il date de 2002, mais il est encore d’actualité. On continue de voir des mentions du film fleurir au fur et à mesure que nos rappeurs préférés sortent des sons.

Alors avant d’aborder le synopsis du film, l’anecdote numero uno concernant le film est bien connue de ceux qui l’ont vu, mais reste assez notable pour qu’on en parle : le média Booska P tire carrément son nom du personnage principal. Gros big up à eux car la ref est vraiment cool. Le personnage en question, Bouscapé, est un photographe en herbe qui se tente de se sortir de la misère et la violence en la documentant. Quand Fif a créé son média avec Amadou Ba et Alexis Nouaille, il devait se sentir une âme de Bouscapé. Belle allégorie, bravo l’équipe.

Résumons un peu le film. Sans spoiler (même si en vrai on a le droit de le faire, le film date un peu quand-même ho) le film prend place dans un quartier hyper dangereux de Rio : La Cidade de Deus. Comme on l’expliquait plus haut, on va suivre un jeune photographe sur une grosse décennie. Son ambition ? Devenir journaliste. Pour y arriver, il se met à la photo et tente de documenter son quotidien. Alors inutile de préciser qu’il a clairement pas le même quotidien que nous le boug. Je veux dire si tu commences à prendre tes potes en photo, y a peu de chance que tu termines au Monde (si jamais ça t’arrives, vas-y t’es chaud). Lui c’est la misère, la guerre, la violence… montrer ce qu’il voit est essentiel.

Zé Pequeño dans la Cité de Dieu

Même si son intention est plus que louable et stylée, il semble que nos potos rappeurs aient développé une préférence pour un autre personnage : Zé Pequeno. Lui qui se faisait appeler auparavant Dadinho, son vrai blaze, est devenu un caïd influent dans la favelas. Fababy par exemple : “J’mourrai dans l’ghetto sûrement en solo comme Ze Pequeno”. Ou encore Ninho : “Y a rien d’facile dans l’argent facile, Zé Pequeno me fascine”. Pourquoi cet intérêt pour le personnage. C’est simple, c’est un boss influent et dangereux, la comparaison est donc flatteuse pour nos amis les rappeurs fr.

Les gars de DTF eux, font référence à lui par rapport à son vécu, son parcours. Par rapport à l’évolution du personnage : »petit frère observe de loin veut faire comme son grand frérot Dadinho a grandi, c’est d’venu Zé Pequeño”. Pour ceux qui n’ont pas vu le film, précisons quand même que la narration se passe sur un grand laps de temps et qu’on voit un durcissement marqué du personnage.

Youssoupha vient casser l’admiration générée par le personnage : “J’fais plus confiance à nos icônes Ze Pequeno était idiot et Scarface était un toxico”. Point de vue plus qu’intéressant, mature. À quel moment un mec qui meurt jeune, assassiné, après une vie de colère et de galère, est-il devenu un modèle ? Choisissez bien vos exemples les gars, c’est important de ne pas s’égarer.

Béné dans la cité de Dieu

Youssoupha n’est pas le seul, puisque Niro lui aussi vient remettre les points sur les i : “Fuck Ze Pequeno, salam à Bené”. Ça nous permet de parler de Béné, merci pour la transition Niro, tyé le boss.

On a n’a pas 40 000 ref à Bené dans le rap, mais on en retient quand-même une plutôt évidente : le titre Bené de PNL. Pourquoi cette ref alors ? Et bien le personnage est lui aussi dealer, hors la loi. Mais dans le film, il est plus pondéré que son meilleur pote Ze pek. Il a même tendance à le raisonner quand ce dernier se laisse aller à des pulsions de meurtres. Un psychopathe on vous dit.